Une quarantaine de personnes se sont réunies à l’Hôtel de Ville d’Andenne le 23 février dernier dans le but d’installer un abattoir de petits animaux géré par une coopérative agricole, à l’heure où la plupart des abattoirs de Wallonie ont disparu. A cet égard nous conseillons de lire la très intéressante étude « L’abattage de proximité: Quels options et leviers d’action ? » par WATTIEZ – DELPEUCH, 2016.

Fin 2015, le Ministre wallon de l’Agriculture, René Collin, avait lancé l’appel à projets «Hall Relais Agricoles » dans le but de développer l’emploi agricole. Inscrit dans le cadre du Plan Marshall 4.0, cet appel à projet avait pour ambition de soutenir les projets de groupements de producteurs, de coopératives, organismes de promotion ou encore de pouvoirs publics afin de favoriser l’offre et la demande des produits locaux, les filières courtes et, in fine, de soutenir les producteurs wallons. Suite à cela, 18 projets ont été retenus l’année suivante parmi lesquels celui de Fournipac , qui avait soumis son projet d’installation d’un nouvel abattoir de volailles et de lapins géré par une coopérative agricole à Andenne. C’est dans ce contexte que s’est déroulée une rencontre entre la Ville d’Andenne, Fournipac, le BEP Namur (Bureau économique de la Province de Namur), promAndenne et des acteurs du monde agricole, afin de définir une méthodologie de travail et d’identifier un groupe porteur pour ce projet d’abattoir coopératif.

Dans un premier temps, les membres de Fournipac ont exprimé leur attachement à l’agriculture familiale, raison pour laquelle il se sont lancés dans un projet de coopérative, mieux à même d’assurer une continuité de l’activité, et le BEP s’est présenté comme accompagnateur du projet. Dans un second temps, les éleveurs ont posé leurs questions et exprimé leurs craintes quant à la réalisation du projet. En effet, la plupart de ceux-ci a estimé le projet intéressant et attrayant, mais trop énergivore en temps et en argent, sans certitude de viabilité. La FUGEA, l’APAQ-W et Nature et Progrès ont quant à eux accueilli le projet avec plus d’enthousiasme, et ont fait connaître clairement leur souhait de soutenir l’initiative.

En fin de réunion, il a été décidé de fixer une date limite à laquelle toutes les organisations intéressées à faire partie du groupe de démarrage devaient se faire connaître, laissant ainsi à chacun un temps de réflexion avant de se lancer dans le projet d’abattoir.  Il est certain qu’il s’agit d’un sujet difficile mais néanmoins crucial pour s’assurer de la possibilité de consommer une viande de manière raisonnée et en tenant compte, autant que faire se peut, du bien-être animal.